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lundi 2 août 2010

Bilbao côté visiteur (partie I)


Durant le séjour d'Emma à Bilbao, nous avons donc fait les coins incontournables ou les plus marquants de la ville. Faut bien que je vende ma ville non ?




Ainsi, outre le stade San Mamés, ce jeudi 29 avril fut marqué par la visite du musée mondialement connu de Bilbao, le musée Guggenheim (1), symbole du nouveau Bilbao. Des oeuvres le complètent comme "Maman", l'araignée de Louise Bourgeois ou Puppy, le chien en fleur, de Jeff Kooks. Je l'avais déjà sommairement visité lors de ma troisième semaine...de nuit car le musée propose chaque mois une session Art After Dark où des sets de house electro sont organisés à l'intérieur même du musée en collaboration avec une boîte de nuit (Fever). Durant cette soirée, le live est accompagné d'un bar qui sert de l'alcool et d'une visite nocturne possible des salles principales du musée. Vraiment original et intéressant de découvrir le musée sous un angle de nuit et ...flou après des kalimutxos !



L'architecture du musée par Franck Gehry est incroyable mais regorge de salles spacieuses assez fonctionnelles finalement. Les céramiques de Richard Serra disposent d'une salle dédiée à elles seules, offertes par Arcelor Mittal et l'artiste à l'inauguration du musée. Des céramiques imposantes et compréhensibles, offrant une lecture personnelle de la relativité du temps et de l'espace aux travers de larges tourbillons ou structures déformées longues.
Dans une autre salle, on peut observer les artistes majeurs de la seconde moitié du XXe siècle avec Warhol, Rauschenberg, ou le fameux bleu (La grande anthropométrie bleue) d'Yves Klein. A côté sont tout de même exposées des sculptures d'artistes basques qui ne sont pas oubliés (*)
Le musée présente beaucoup le mouvement de l'expressionnisme abstrait dont Klein est un chef de file.

Les étages suivants sont composées d'expos temporaires comme Glut de Rauschenberg, où son travail est basé sur la récupération de matériaux abandonnés pour en donner une nouvelle signification. L'idée est bonne, les oeuvres sont tirées par les cheveux et deviennent vite sans intérêt tant elles sont répétitives. On ne se contente que de dire "celle-là est jolie".


A côté, l'exposition la plus impressionnante et réputée est celle d'Anish Kapoor, un plasticien sculpteur anglais d'origine indienne. Son travail est lui basé sur la matière, mais surtout sur la volonté d'une oeuvre créée d'elle-même, sans l'intervention physique de l'homme, autoproductrice, et le rapport de l'homme avec son environnement.
Il joue donc sur les effets d'optique, sur les effets de masse. Très sympa à visiter et presque interactif. Ses trois oeuvres majeures sont une table ronde où un pinceau écarte la peinture, l'oeuvre simplement nommée "Yellow" jouant avec l'effet d'optique. Fabuleuse, celle-là car on se rend compte de la profondeur qu'à côté du "tableau" et le canon à peinture "Tirs au coin" tirant une boite de peinture sur une fente sans l'intervention de l'homme bien sûr. Il y a aussi un rapport sexuel à l'oeuvre, facilement reconnaissable. Enfin, après une salle pleine de pigments ressemblant à un amas de caca (2) travaillés grâce à des machines, une autre salle regroupant différents miroirs et jouant donc avec nous dans les effets et notre vision de l'espace et du temps. J'ai vraiment apprécié le travail de Kapoor, également connu pour ses oeuvres à l'air libre comme Clou Gate à Chicago ou Sky Mirror devant le Rockfeller Center à NYC.
Je vous propose un reportage sur cette exposition pour mieux visualiser ce que je dis (c'est plus compréhensible j'imagine !)

A part ça, une salle est bien sûr prévue à la collection privée de la fondation Guggenheim et les oeuvres de l'industriel américain puis de sa femme, sa fille etc où Chagall, Picasso, Kandinsky, de Koening, Ernst, Breton ou Léger entre autres sont présents. Le douanier Rousseau, à l'honneur depuis mai, est également mis en valeur par sa façon moderne de présenter ses sujets.
Apparemment le Guggenheim de New York est plus fourni (et plus ancien également) mais ça reste un passage obligé à Bilbao et un moyen instructif pour rentrer dans l'art contemporain, et l'appréhender à notre échelle.

(*) à ce propos, le Musée des Beaux Arts de Bilbao (4) regorge d'oeuvres basques du XIVe siècle au XXIe, parcourant donc les mouvements et les représentations à la mode. J'y ai donc découvert plusieurs artistes intéressants comme Zamacois, Arrué Valle, Guiard, Zuloaga, Arteta, Egusquiza et bien d'autres encore qui m'étaient inconnus jusque là. Il est intéressant de noter que l'art basque du XIXe est proche de l'impressionnisme français (Guiard), et présente des oeuvres souvent réalistes, montrant régulièrement le quotidien des basques et un rapport facile avec l'activité industrielle de la région à l'époque (voir Arteta). D'ailleurs, Zamacois est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris. Il n'y a pas de fumée sans feu comme on dit..
Pour ceux qui souhaitent y aller, le musée est gratuit le mercredi pour les étudiants et situé à côté du parc Doña Casilda. Difficile de ne pas en profiter au moins une fois donc.



Au fait, au même moment où j'y suis allé, l'exposition temporaire concernait Alberto Schommer, un photographe basque bien entendu, et extrêmement cool à visiter. Ses photos que ce soit les portraits psychologiques comme avec Dali ci-dessous, paysages, ou créations plastiques sont vraiment amusantes, prenantes, saisissantes (au choix).


(1) Site du musée Guggenheim
(2) J'ai réussi à placer ce mot ! Qu'est ce que je gagne ?
(3) Site du Musée des Beaux-Arts de Bilbao


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